Je suis dans le ventre de ma
mère et je m’aperçoit que je ne suis pas seul. Mon frère aussi occupe ma mère.
Je suis jaloux et je le montre. Je baigne dans un liquide paradisiaque. Il
parait que maman est au courant de notre future existence. Ce liquide, je le
partage. Cette eau bénite n’est pas totalement mienne. Quand je vogue béatement
dans la mer de ma mère, je cogne souvent mon con de frère qui me rappelle froidement que je dois partager. Je suis de nature
égoïste, mon plaisir avant tout, pourquoi devrai-je partager ? Je sais que
j’ai les faveurs de ma mère. Innocent je le suis, et possessif aussi. La haine
est l’anti-chambre de l’amour. Je l’aime, mon frère ? C’est mon premier
amour après ma mère. Pourtant, maintenant, tout de suite, c’est la répulsion.
Ma première rencontre avec le fils de ma mère.
Premier parmi de milliers de
concurrents, je goûte délicieusement à cette victoire vitale. Il faut dire
qu’il n’y a pas de second ou de troisième dans cette course. Les perdants
perdent leur vie. Seul survivant victorieux parmi des milliers de gladiateurs
morts. Le plus téméraire a eut les faveurs de sa dulcinée et c’est moi cet
heureux gars. Je me croyais tout seul
mais je viens de recevoir l’ordre de partager ma première place, de
partager, de donner un peu de moi-même. Quelle misère ! Je ne veux
pas donner mais l’ordre vient d’outre mère ; il faut acquiescer sans
broncher. Après tout c’est comme donner un peu de son sang : il se
régénèrera vite fait. Et puis un frère ça doit être chouette.
Consolons nous comme on peut.
Cette petite histoire est
dédiée à mon frère disparu.
Mon frère ainé nous a tiré sa révérence un certain 04 décembre 2012.
A Dieu nous appartenons et à Dieu nous retournerons.
Paix à ton âme.
Mon frère ainé nous a tiré sa révérence un certain 04 décembre 2012.
A Dieu nous appartenons et à Dieu nous retournerons.
Paix à ton âme.
TRÈS ÈMOUVANT
RépondreSupprimer