mardi 18 décembre 2012

j'ai arrété de m'enfumer



Ça y est, j’ai arrêté de fumer. Enfin, depuis soixante  longues minutes. Un exploit ! Je respire. Mais que faire de mes doigts  et lèvres, restés chastes très longtemps. Un petit câlin labial ? Non, cette sexualité est mortelle. Mais combien elle est douce, cette mort en belles volutes, cette mort à petit feu. Préparer ma clope pour ne pas la brusquer, bien tasser le tabac en tapotant sur le filtre, elle me demande toujours de humer avant de  l’allumer tendrement. Elle préfère les allumettes au briquet. L’odeur soufrée de l’allumette l’excite qu’elle me dit.
Bon, je me ressaisis, je secoue ma tête pour épousseter ces images  et je respire à fond ! J’essore rageusement mon paquet de clopes pour le jeter très … prés de moi ! On ne sait jamais. Quel con je fais ! Où est ma volonté ? Mais c’est mon sang saturé de nicotine qui commande. Mais moi, oui moi, j’ai une volonté de fer, du fer de mon hémoglobine, squattée par un cancer annoncé. Ça doit être encore un bluff de mon toubib. Il fait de son mieux, mon serviable toubib. C’est un  psychologue qu’il me faut. Seulement celui que je connais fume. Il va sûrement me dire qu’il faut accepter  philosophiquement cet état de fait. Mais c’est un esclavage, cet état, mon vieux ! : Les matins  difficiles, l’haleine fétide, la toux chronique, les crachats fréquents, mes poumons qui n’aiment pas les escaliers .les cendriers qui débordent, mes enfants fumeurs malgré  eux. J’allais oublier mes pauvres chemises trouées lors de nos ébats cendrés. Cette  mante religieuse ne m’a pas eu.  
Deux heures déjà sans elle, La jalousie me consume  quand je la vois plantée dans le bec d’un autre.Deux heures de trop. Ahhhhhh!










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