samedi 29 décembre 2012

Ecume de plume

Entre la plume et la feuille,  entre le marteau et l’enclume, le fer est modelé, tordu, redressé, rougi, ondulé. Normal, une fois qu’on atteint l’âme du métal, on peut le modeler à souhait.
Résumons nous. Un livre des données relatives à la vie de tous les jours. C’est curieux que mes idées se couchent quand elles sont en présence de la licence des pourvoyeurs de tolérance. Les turbulences de mon esprit déchiré entre la critique et la sagesse. Une gravissime dérive de la pensée dite libre mais qui détourne la crue d’une érection passée persistante et viagrique que le graal ne peut faire mieux. Les calculateurs ne font rien sans rien. Tout est calcul. La chose désintéressée est absente de leur répertoire. En vrac le trac de la traque du mot sans la conscience du conscient vigilant et vilain ; il veille au grain, il scanne au peigne fin toute idée de révolte comme un gardien de prison. Je suis libre pardi ! Mon œil, pas question de pureté,  de blancheur. Zaama je veux échapper au conscient. Je suis libre mais dans la cour de la prison. Le soleil est présent dans la cour. Il me caresse comme un homme libre dans son dedans.
 Le premier appel du Fedjr vient de percer la nuit de mes tentations d’évasions. Dieu est dans  mon studio. La pudeur me freine avec peine. Il semble que son  velours de jours tristes ne vient pas. Qu’on ne vienne pas me raconter des sornettes ! La politique est un mal nécessaire. N’y a-t-il pas un autre moyen de faire tourner le peuple ? La politique rime avec sémantique. Le conscient qui me permet de vivre parmi mes congénères et l’inconscient pur, naïf, angélique et tendre. Le deuxième appel du muezzin ; donc vingt minutes déjà. Le temps est assassin. Il n’attend pas, il coule comme un fleuve sans digue, il rend dingue. Trêve de palabres et de parlotes, c’est déjà demain. La crue d’hier n’était qu’une tentative d’évasion. Il veille au grain. Toutes les pensées qui s’égrènent passent par l’antivirus du tolérable, de la sociabilité, du vernis des convenances.
La plume à l’écume amère farfouille dans le liquide céphalorachidien. Circulez, y’a rien à  se mettre sous la plume.

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