D’une stature hors du commun, Maamar imposait
uniquement par sa taille. Le genre armoire à glace où tu te vois tout petit.
Dans une impasse où l’on accède par quelques marches, se trouve ma
salle de jeux vidéo. J’étais derrière mon comptoir en train de savourer un bon
livre tout en jetant de temps en temps un œil sur les bambins hypnotisés par
leurs jeux. Subitement, il n’y eut plus de lumière du jour entrant par la porte
d’entrée. Il me semblait que quelqu’un avait fermé la porte de la salle.
Surprise ! C’était notre armoire à glace qui faisait écran à la lumière réconfortante du jour. Il
semblait que notre malabar prenait plaisir à entretenir cette ambiance de
polard. Il resta une éternité sur le seuil de la porte. Venait-il pour jouer,
pour la caisse ou pour autre chose ? Je ne pouvais que patienter pour
deviner les intentions de mon visiteur. Sous le comptoir, la barre de fer était
à ma portée. On ne sait jamais. Il y avait souvent des bagarres entre joueurs.
Ma barre de fer était surtout une arme de dissuasion. Notre bonhomme se décida
enfin à descendre les deux marches. Une fois dans la salle, il ne me regarda
même pas et se dirigea d’un pas lourd de menaces vers un joueur figé sur son
écran. Il fallait décider vite : un coup de fil à la police ou des coups
de fer sur Maamar. J’optais pour les deux. Une fois les flics au parfum, je
m’armais de courage et de fer pour venir me planter derrière ce mur de muscles.
Ne me dites surtout pas que c’est lâche de l’attaquer par derrière. Je faisais
face au joueur et Maamar, leva le bras droit en direction du joueur pour lui…
tapoter l’épaule. Maamar venait simplement
payer une dette de jeu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire